ENFANTS ET ADOLESCENTS

Quels sont les objectifs de la prise en charge du surpoids chez l'enfant ?

Chez l'enfant et l'adolescent, comme chez l'adulte, le surpoids accompagne souvent un manque de confiance en soi, renforcé par les moqueries dont l'enfant a parfois été victime à l'école. Il est donc essentiel dans le cadre de la prise en charge de préserver ou de restaurer l'estime de soi en expliquant à l'enfant que sa valeur n'est pas liée à son poids et en renforçant ses qualités, ses succès, ses forces, en le félicitant et en développant son sentiment d'efficacité personnelle. La prise de poids excessive a pu être amorcée à divers moments, parfois même programmée avant même la naissance chez les enfants de petit ou gros poids de naissance, ou ultérieurement, avec un facteur déclenchant identifié (séparation des parents, harcèlement scolaire, abus sexuel ... par exemple) ou sans que l'on trouve de cause flagrante. Le surpoids peut être lié à des excès alimentaires : grignotages ou repas excessifs, ou à une insuffisance d'activité physique. Tous ces éléments de contexte sont évalués lors des premières consultations, puis des recommandations diététiques, comportementales et d'activité physique sont proposées avec des objectifs simples à chaque consultation. Dans les cas de surpoids modéré, il n'est pas nécessaire de rechercher une perte de poids, mais une stabilisation : avec un poids constant tout en grandissant, l'enfant s'affinera spontanément. Chez le jeune enfant (moins de 8 ans), l'essentiel des changements repose sur la famille, qui doit à cet âge imposer menus, activités, horaires non pas en fonction de ce que souhaite l'enfant, mais en fonction de ce qui est sain pour lui et pour son avenir. Après 8-10 ans et plus encore chez l'adolescent, il est nécessaire d'obtenir l'adhésion de l'enfant, et travailler sur sa motivation si celle-ci est insuffisante. Parfois, s'il n'est pas prêt à mettre en oeuvre les changements nécessaires, il faut savoir attendre qu'il murisse sa décision.

Enfin, toute la famille doit accompagner l'enfant dans ses efforts : même si les autres membres de la famille, parents, frères et soeurs, n'ont pas de problème de poids, tout le monde doit manger la même chose. Il n'est pas concevable de priver un seul de ses enfants et de laisser les autres manger devant lui des aliments auquel il n'a pas droit : cela serait vécu comme une punition ... Ce sont donc les habitudes de toute la famille qui doivent changer.

Quelques conseils diététiques à mettre en pratique dès le plus jeune âge

  • Ne pas donner systématiquement à manger aux bébés qui pleurent (c'est le meilleur moyen qu'ils cherchent ensuite, quand ils seront plus grands, à se réconforter avec des aliments quand ils seront malheureux) : un câlin, quelques mots doux, la présence sont souvent tout dont ils ont besoin en dehors des heures des biberons.
  • Pour les mêmes raisons, ne jamais récompenser ni punir par la nourriture. Manger ne doit correspondre qu'à la satisfaction de la faim.
  • Dissuader les amis et parents d'apporter des bonbons ou des gâteaux chaque fois qu'ils viennent (préférer des livres ou de petits jeux éducatifs) : on peut aimer sans nourrir !
  • Prendre si possible les repas en famille, et pas devant la télé. En faire un moment d'échange et de partage.
  • Donner l'exemple et proposer une alimentation variée pour toute la famille, ne pas se resservir, ne pas forcer à finir quand l'enfant n'a plus faim, lui servir des portions raisonnables (moitié ou 2/3 des adultes selon l'âge)
  • Boire uniquement de l'eau ( et du lait le matin et éventuellement au goûter), et réserver les sodas, sirops et jus de fruits aux occasions festives (anniversaires, fêtes, réceptions ...), tout comme les bonbons.
  • Le dessert "habituel" sera de préférence un yaourt nature peu ou pas sucré et un fruit ou une compote. Les crèmes dessert et pâtisseries ne doivent pas être quotidiennes.
  • On ne le laisse pas manger entre les repas, sauf occasion festive particulière et exceptionnelle.

Favoriser les activités physiques en famille

  • aller à l'école et faire les courses de proximité à pied (pain, poste ...) ou en vélo, trottinette ou rollers ... C'est une contrainte pour les parents qui déposent leur enfant à l'école en voiture en partant travailler, mais on peut s'arranger entre familles ou utiliser les pédibus de plus en plus répandus. 15 minutes à pied matin et soir, cela fait 2H30 de marche par semaine : ce n'est pas négligeable.
  • inscrire l'enfant à au moins 2 heures de sport structuré par semaine : par exemple, un sport collectif (foot, rugby, handball, basket ...) et un sport individuel (judo, tennis ...).
  • le week-end et pendant les vacances, faire des activité physiques en famille : promenade, vélo, piscine ...

Imposer des horaires de sommeil suffisants et réguliers

  • de nos jours, beaucoup d'enfants manquent de sommeil et sont perpétuellement fatigués
  • les enfants ont besoin de 10 à 11H de sommeil par nuit et les adolescents 9 à 10H
  • le manque de sommeil et la fatigue favorisent les grignotages et la prise de poids
  • le sommeil des enfants ne doit pas être pénalisé par les horaires des parents

Limiter le temps passé devant des écrans

  • la lumière bleue des écrans s'oppose à l'endormissement : toute activité sur ordinateur, tablette ou téléphone portable doit être arrêtée au moins 2H avant le coucher
  • les écrans favorisent la sédentarité : il faut en limiter la durée quotidienne, par exemple à 30 mn par jour en semaine et maximum 2H le week-end
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